Premio Europa per il Teatro

Alain Platel

Né le 9 avril 1959, Alain Platel fait preuve dès son plus jeune âge d'un grand intérêt pour l'art et le théâtre. à Gand, sa ville natale, il rentre alors qu'il est tout juste âgé de onze ans dans l'école de mime de Marcel Hoste, dont il suit brillamment les cours de 1969 à 1973. Il est le seul enfant dans une école pour adultes. Durant les années qui suivent, il séjourne aux états-Unis, où il est reçu " au pair " chez Wanda Newton, un professeur qui s'occupe de jeunes marginaux. En travaillant avec elle, Alain Platel découvre des aspects de la réalité que son existence protégée par l'art ne lui avait jusque-là pas permis de percevoir. Il découvre les retombées du rêve américain : la violence, la marginalisation et la pauvreté.. La rencontre avec un autre professeur, Virginia Meyers, lui ouvre des perspectives nouvelles et inhabituelles dans la manière de percevoir et d'utiliser la musique. Après son retour en Europe, il s'inscrit à l'université où il obtient son diplôme d'orthopédagogue, il fait son service militaire en tant que coopérant, étudie le mime avec Wim Vandekerckhove et suit les cours du Paul Grinwis Academy of Ballet de Gand. En 1980, il est l'un des nombreux participants à un stage tenu par Barbara Pearce, une chorégraphe canadienne vivant à Paris. Tout de suite après, il fait partie, en qualité de danseur, du spectacle Patchwork, monté par Barbara Pearce en 1981. Après cette expérience significative et encourageante, Alain Platel décide de monter ses propres spectacles et de les produire en toute autonomie. C'est ainsi que commence une période de maturation artistique et un parcours au sein duquel, l'art, la conscience sociale et le vécu individuel commencent à s'entremêler, à se clarifier et à s'exprimer à travers une conception du spectacle et un style de travail très personnel qui le conduiront à supprimer les barrières entre différentes disciplines (en mêlant danseurs professionnels, enfants, personnes dénuées de toute expérience et formation théâtrale), à respecter et à valoriser les interprètes en leur laissant une grande liberté, à trouver des motivations dans le cadre d'un engagement social sincère, immédiat et dénué de toute suffisance. 1984 marque la naissance de la compagnie (quasiment un " collectif " ) Les Ballets C. de la B. Cette même année, le spectacle Stabat Mater participe au festival " De Beweeging " à Anvers. Au cours des années suivantes, il crée Lichte Cavallerie, en 1985 ; Mange p'tit coucou, en 1986 ; Alchemie, pour le festival de Louvain en Belgique, en 1987 ; Emma, en 1988 ; O boom, en 1989 ; Mussen, en 1990 ; Bonjour madame, comment allez-vous aujourd'hui, il fait beau, il va sans doute pleuvoir, etcetera, en 1993 ; La tristeza complice, en 1995 ; Iets op Bach, en 1998. Il exécute en outre de nombreuses performances et collabore à plusieurs productions. Il réalise : Corpo di Barragio pour le compte de Contemporary Scene en 1985 ; la chorégraphie pour la délégation belge au World Hairdressing Show de Londres de 1989 ; Patek, pour Wurre Wurre Streettheatre, en 1989 ; Double Face, chorégraphie pour un défilé de mode à Gand, en 1989 ; Carpe Carpe Carpe, en collaboration avec Kirsten Tomas Delholm, une performance avec des enfants, Copenhague, 1990 ; Landschap Van Laura, en collaboration avec Eva Bal, 1992 ; North of Vertigo, en coproduction avec Inflammable, Marseille, 1992 ; Allons les gars !, LOD-production, 1992 ; De Pijl, LOD-production, 1992 ; Ja Wacht ! Victoria production, 1993 ; Moeder En Kind, Victoria production, 1995 ; Bernadetje, en collaboration avec Arne Sierens, Les Ballets C. de la B./Victoria production, 1996 ; Allemaal Indiaan, en collaboration avec Arne Sierens, Les Ballets C. de la B/Victoria production, 1999. Alain Platel collabore également avec le Centre du Théâtre de jeunesse " Victoria " à Gand, il a tenu plusieurs conférences, séminaires et cours de théâtre-danse dans différents pays, il a participé, en outre, à des films et des vidéos. Ses spectacles et son style de travail lui ont déjà valu de nombreuses reconnaissances.